Chronique #13 : Quand l'Europe commence (aussi) à faire peur
Plusieurs pays de l'union européenne sont en train de régresser sérieusement et dangereusement sur la question des minorités sexuelles (et des femmes, bien entendu…).
En voici quelques exemples :
- Italie (parti national-conservateur, extrême droite) : le gouvernement voudrait faire disparaitre le nom des mères non biologiques des actes de naissances des enfants nés par PMA dans un couple de femmes ; cela les priverait de leurs droits concernant leurs enfants. Pour l'instant, 33 enfants sont déjà concernés.
- Les couples de mêmes sexes n'ont droit ni au mariage ni à l'adoption ; aucune interdiction des thérapies de conversion
- Devises de la campagne de Meloni : « Dieu, patrie et famille » ; « oui à la famille naturelle, non aux lobbys LGBT »
Pour en savoir plus :
- Pologne (parti ultra-conservateur PiS, extrême droite) : classée depuis des années à la dernière place concernant la protection des droits des LGBT+ par l'ONG Ilga Europe, des « zones sans idéologie LGBT » émergent un peu partout sur le territoire depuis 2019 ; concrètement, ces « zones », adhérant à une « charte des familles », peuvent entre autres retirer les subventions aux associations et initiatives LGBT.
- Rappelons l'interdiction totale de l'avortement depuis 2020
Pour en savoir plus :
- Hongrie (parti national-conservateur, droite populiste / extrême droite) : depuis l'arrivée de Viktor Orban au pouvoir (2010), les droits LGBT se dégradent dangereusement, prenant exemple sur le modèle de la Russie de Poutine, par exemple avec la loi de 2021 visant à interdire la « promotion de l'homosexualité », à l'image de la loi de 2013 en Russie.
- Depuis 2020, une nouvelle loi interdit le changement d'état civil et la reconnaissance juridique pour les personnes trans ou intersexes
- Les libraires sont sommés de plastifier les livres avec un contenu LGBT et de les ranger dans un espace spécifique
Pour en savoir plus :
- Autres pays membres de l'union européenne n'autorisant toujours pas le mariage pour les couples de même sexe et ne reconnaissant pas d'union légale :
Bulgarie (extrême droite), Lettonie (mais son président, Edgars Rinkēvičs, est ouvertement gay), Lituanie, (mais droit de se marier imminent en Estonie), Roumanie (l'homosexualité n'y a été dépénalisée qu'au début des années 2000), Slovaquie (qui compte un récent crime de haine dans un bar LGBT, où un couple gay a été fusillé)
Ce « tour d'horizon » de notre Europe n'entre pas dans les détails, mais ce n'est déjà pas très réjouissant. Heureusement, dans la majorité des pays de l'UE, la loi protège les minorités sexuelles et les femmes et se trouve clairement de notre côté ; mais n'oublions pas que nos droits et libertés sont encore fragiles, et surtout qu'ils sont précieux et doivent être protégés.
- Précédente chronique sur la question : « Non, l'extrême droite ne protègera pas nos droits »